Retour d’une Minitransat d’anthologie

Retour d’une Minitransat d’anthologie

14/01/2014

Retour d’une Minitransat d’anthologie avec l’hydrogénérateur Watt and Sea Cruising court

Raphaëla le Gouvello a été la première à équiper son Pogo 2, le 473, RespectOcean.com avec un hydrogénérateur (Cruising court, hélice 240) comme source primaire d’énergie pour effectuer les principales courses de la saison Mini 2013 et surtout partir sur la Minitransat 2013. L’installation de l’hydrogénérateur  a été le fruit d’une collaboration entre Raphaëla le Gouvello, Watt & Sea, Nautix, Navicom, Uship et 3 professionnels du circuit Mini (le chantier Nauty’Mor, l’électronicien TeckMor et le prestataire Amaury François) pour permettre une bascule du système prototype de fixation sur le tableau arrière, d’un bord à l’autre selon l’amure du bateau et compte tenu de l’espace réduit sur le tableau arrière du Pogo 2 (cf photo). Pour la Minitransat, en source d’énergie secondaire, Raphaëla avait embarqué 2 panneaux solaires volants (HPFlex 12 50W), qu’elle pouvait disposer sur le pont du bateau au gré des allures.

                                          

Retour d’expérience de l’intéressée :

« Pari parfaitement réussi pour moi. J’étais le seul bateau de la Minitransat 2013 (84 bateaux au départ !) équipé ainsi sur le plan énergie, et beaucoup de concurrents étaient très dubitatifs sur la fiabilité de mon installation d’hydrogénérateur, et aussi le frein potentiel de vitesse engendré quand l’hydrogénérateur est plongé dans l’eau.

                                          

Mais pour moi, cela a été très simple. Après le premier départ de Douarnenez, j’ai mis mon hydrogénérateur à l’eau dès que nous avons passé le Raz de Sein, à la tombée du jour, en prenant une allure débridée. Et puis, je l’ai « oublié ». La nuit, j’ai pu jouer sur des réglages de mon pilote, notamment augmenter le gain et d’autres paramètres, en option Vent réel, pour garder une allure stable du bateau, malgré la mer qui était croisée et très difficile. Il suffit de voir les premiers abandons qui se sont passés alors ! J’ai pu me reposer à l’intérieur, et mieux supporter le mal de mer qui a affecté une bonne partie de la flotte cette nuit-là… Malgré la forte consommation du pilote (au-delà de 6 A, l’hydro a permis que mes batteries continuent à charger … alors que d’autres concurrents s’inquiétaient le jour suivant de l’état de charge de leurs batteries, d’une pile à combustible qui ne compensait pas la consommation, etc.

Ensuite, avec tous les aléas que nous avons connussur cette Minitransat, j’ai aussi pu apprécier d’autant mon choix, en entendant les uns et les autres se soucier de récupérer leur combustible, le Méthanol, se plaindre de pannes diverses de leur pile. Quelle satisfaction d’être autonome en énergie ! Et à regarder ma trace par rapport aux autres sur le site de la Minitransat, c’est clair que l’hydro n’a entrainé aucun frein de vitesse.

                

Pour le vrai départ de la Minitransat, le 13 novembre 2013 de Sada,  même scenario. Cette fois-là, j’ai plongé mon hydro dès le départ de la course en choisissant le bord le plus probable. Ensuite, je n’ai pas vraiment changé mon hydro de côté car au grand largue, le Pogo 2 ne gîte pas trop… Les conditions ont été très dures sur la descente Espagne-Portugal, une mer forte, croisée, des rafales à plus de 40 nœuds, des surfs au-delà des 13-14 nœuds, pourtant sous GV 3 ris !... Là encore, j’ai pu jouer sur mes réglages de pilote, de voiles, pouvoir me reposer à l’intérieur, pendant que l’hydro continuait à charger… tous les instruments allumés, le bateau à fond.

Il en a été ainsi tout du long de la Minitransat, chaque fois que le bateau a été au portant. J’ai d’ailleurs terminé la Minitransat avec mes batteries plomb chargées à 90-100% !

Un point important. C’est clair qu’il faut inclure dans l’installation de l’hydro un contrôleur de batteries précis (type BMS) dans le circuit électrique pour bien suivre le niveau des batteries.

Et un seul bémol. Lorsque le bateau est au près, dans des vents faibles (<10-12 nds), l’hydro ne permet pas de charger suffisamment pour étaler la consommation sous pilote du Mini. J’ai dû alors suivre soigneusement l’état de charge de mes batteries, et utiliser mes panneaux solaires, qui ont été parfaits, à condition d’avoir du soleil… ce qui n’a pas été le cas pendant quelques jours au milieu de l’Atlantique. Là, j’ai vraiment dû barrer beaucoup et économiser ma réserve d’énergie. Mais cela faisait partie du jeu.

C’est cela aussi la transition énergétique et être « RespectOcean ». Apprendre à gérer sa consommation et l’adapter à la production des énergies renouvelables, qui est souvent intermittente, à terre comme en mer.

J’ai pu aller jusqu’au bout de cette transat, en terminant assez près d’autres concurrents, alors que près de 40% ont abandonné. Avec les conditions très difficiles que nous avons eues, compte tenu de mon niveau au démarrage du projet par rapport aux autres, je suis très heureuse de ce résultat. Et je suis sûre que l’hydro m’a aidée à ainsi terminer !

J’espère que beaucoup de Ministes partiront avec un hydrogénérateur pour la prochaine Minitransat, en 2015 , que ce soit en source d’énergie primaire ou secondaire.  Et je souhaite vraiment que la plupart des plaisanciers puissent s’équiper d’un hydrogénérateur ! Quel confort pour eux, et quel immense bien pour les océans et toute la planète ! »


 

Plus d'informations sur : 

http://www.minitransat.fr/skipper/raphaela-le-gouvello

http://www.respectocean.com/