Compte rendu du Championnat du monde bateau en Irlande

Compte rendu du Championnat du monde bateau en Irlande

24/10/2013


Vous trouverez ci-dessous le compte rendu du championnat du monde de pêche au leurre en bateau. Avis donc à tous les férus de compétition !


 Le périple de l’équipe de France sélectionnée pour participer à ce Championnat du Monde en Irlande a commencé en juin dernier avec au programme la réalisation du budget prévisionnel, les inscriptions, l’Organisation de la partie logistique (hôtel, trajet, traversée en ferry,…), et les diverses prises de renseignements.



Premier constat : c’est assez compliqué d’obtenir toutes les informations du premier coup, notamment concernant les délimitations de parcours et la description technique des bateaux de location. Finalement, nous optons pour emmener les bateaux des membres de l’équipe de France. Nous voilà fin prêt à affronter les 40h de trajet, bateaux attelés aux voitures, pour arriver au lieu de rendez-vous en Irlande. Arrivés sur place, nous prenons possession de nos badges, chambres d’hôtel, divers documents et filons arpenter les berges puis naviguer sur le fleuve Erne. Ce premier contact nous permis de découvrir une eau très noire, ce qui, au premier abord, est très déstabilisant. On pourrait comparer la teinte de l’eau à celle du café du matin même. Malgré cela, nous découvrons avec un plaisir enfantin notre nouveau terrain de jeu, connu jusqu’à présent qu’au travers des nombreuses informations glanées auparavant. Dès le départ nous avions décidé de faire un pré-fishing hors zone, malheureusement, les dates de départ du ferry ne correspondant pas, nous avons dû y renoncer. Nous nous contenterons de 2 jours de pêche intensifs (jeudi et vendredi), mais contrairement aux informations récoltées auparavant, nous ne toucherons pas de poissons en utilisant le style de pêche Irlandais (dérives et jerkbaits). Malgré cela, nous avons réalisé de bons pré-fishing principalement à la verticale sur des poissons postés dans les fosses et identifiés quelques bonnes zones de pêche au sondeur.



 A l’issu du 2eme jour, nous sommes assez confiants sur la stratégie mise en place, d’autant plus que les autres équipages semblaient avoir fait peu de poissons en pêchant de façon plus traditionnelle (à l’Irlandaise). Nous avons bien sûr rendu visite au magasin local pour voir quels étaient les leurres utilisés mais aussi pour avoir quelques informations sur la pêche. Naturellement, les Irlandais avaient passé des consignes et nous n’obtiendrons rien des pêcheurs locaux. Heureusement, nous pouvions compter sur l’aide d’Arnaud Brière et son équipe de guides qui nous orientèrent sur les leurres et les couleurs du moment, ainsi que sur les meilleures zones.

Lors des ces pré-fishing nous avons repéré deux secteurs en particulier, l’un au nord, l’autre au sud du parcours. Etant donné la distance et la limitation de vitesse (15 km/h), les coachs décidèrent de répartir les risques et envoyèrent David Bourdet et Damien Bourgeais sur le fleuve Erne (leur terrain de prédilection) et Olivier Irailles et Jean Fluxia sur le début du grand lac où ils avaient obtenus de bons résultats lors du pré-fishing.



 C’était sans compter sur la météo. En effet, lors des pré-fishings le système météo semblait « pousser » les poissons dans les zones profondes, ce qui expliquait notre réussite. Mais dans la nuit de vendredi à samedi, la situation climatique s’inversa totalement…
 Lors de ce championnat du monde les bateaux de location seront obligatoirement pilotés par le commissaire qui sera à bord de chaque bateau pendant l’épreuve. Si le bateau n’est pas équipé de moteur électrique et qu’il n’y a pas de vent, il fera du surplace et le commissaire devra engager le thermique pour bouger, à l’inverse, s’il y a beaucoup de vent le bateau fera des dérives naturelles trop rapides et les compétiteurs ne pourront pas stationner sur les bons spots.
Début des hostilités – premier jour.
Notre moral est excellent et nous sommes confiants lorsque le top départ est donné. Se basant sur nos pré-fishing, nous débuterons la manche en prospectant les fosses, malheureusement le poisson n’était pas au rendez-vous.
Pendant ce temps, les coachs essaient de suivre la compétition à distance, mais malheureusement uniquement 5% du parcours sera visible depuis le bord. Cela ne les empêchera pas de relever beaucoup d’infractions au règlement (non port du gilet obligatoire, conduite du bateau par un compétiteur, pêche sous les lignes hautes tension,…) dont certaines seront photographiées. Avant d’être validée une réclamation doit être portée verbalement au jury, qui décide si cette dernière doit être portée par écrit. Nos coachs ont donc suivis la procédure, mais les membres du jury consultés ont défaits successivement toutes nos réclamations s’appuyant sur des imprécisions règlementaires et argumentant les modifications du règlement lui-même en avançant comme motifs les conditions particulières. Conscients que c’était peine perdu, nos coachs ont décidé de ne pas aller plus loin, d'autant que les sanctions éventuelles étant des cartons jaunes, elles n'influaient pas directement sur les points.



Sur l’eau, nos deux équipes termineront la manche par une pêche de bordure où finalement des brochets sont actifs. Le soir, à notre arrivée au point de rendez-vous c’est un sentiment mêlé de déception et de surprise que de voir arriver des bateaux assez chargés en brochets alors que nous avions clairement identifiés une grande léthargie des poissons …

 Au final, nous comptabiliserons 3 perches et 5 brochets pour la France qui se retrouve placé à la 12ème place. Malgré cela, le classement est très serré jusqu’à la cinquième place. Devançant toutes les nations, les Russes et les Italiens se placent allégrement en tête du peloton. Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas réussi à rentrer le poisson tant espéré, notre première journée vient de se terminer et le bilan est mitigé. Le débriefing du soir a permis de cerner certains points à améliorer et la stratégie pour le lendemain. Arnaud et Paul-André ont pu glaner quelques informations complémentaires auprès des « indics » présents sur place et nous avons au vu des résultats des autres équipes pris la décision de miser sur le lac (aval) qui avait porté de meilleurs résultats la veille. Les deux équipages sélectionnés (Olivier Irailles/Jean Fluxia et Joan Guidolin/Stephane Poincot) se voient ainsi confier des zones au relief stratégique, ainsi que deux zones clés identifiées lors des pré-fishing .

Résultats et classement

http://www.fips-ed.com/carnassier_la_bateau.htm#


Second et dernier jour de pêche

Il est 9h30 et nos deux équipages partent défendre les couleurs de la France. Nous savons que nous sommes condamnés à la réussite vu les résultats de la veille. Sur le bord, commence pour le staff une longue attente mêlée d’espoir et d’angoisse.

Les premières nouvelles ne sont pas de bonne augure et très vite l’inquiétude s’est immiscée au sein du staff. Les deux premières heures passent et toujours aucun poisson au compteur. Arnaud et Paul-André essaient de se déplacer pour se rapprocher des zones de pêche, mais sans réussite car cette zone du lac, d’une superficie de 10 000 ha parsemés d’îles, ne permettait pas d’observation concrète des concurrents. La matinée s’écoule ainsi et ce n’est qu’en seconde partie de journée que nos équipages, suivant les consignes du coatching, toucheront le « jackpot » en pêchant la partie de rivière de 15 mètres de large qui se jette dans le lac. Malheureusement, les Dieux de la pêche n’étaient pas avec nous ce jour là, puisque nous enregistrons en quelques heures 12 poissons maillés décrochés…
Au final l’équipe de France comptabilisera 3 brochets et 1 perche. Les eaux irlandaises garderont pour nous tout leur mystère. Le soir, de retour au ponton, nous constatons que les autres équipes n’ont pas très bien réussis non plus et l’espoir renaît quelque peu dans nos esprits. Les résultats tombent et nous sommes tous très déçus. La France termine 13ème sur 14!

Les Anglais, nouveaux sur les compétitions internationales, galèrent aussi en finissant à la 12ème place. Les meilleurs seront les Italiens à la première place, suivis des Russes et des Roumains. A l’heure des comptes nous sommes particulièrement dépités car seulement deux poissons supplémentaires comptabilisés au premier jour nous aurait permis d’accéder à une bien meilleure place.

Malgré ces résultats, tout le monde reste dans un esprit très constructif. Nous avons eu à faire avec des équipes souvent aguerries à ce niveau de compétition et nous tirerons toutes l’expérience positive que constitue cette première participation aux Championnats du Monde.

Résultats du jour 2 :

http://www.fips-ed.com/carnassier_la_bateau.htm





Après Les dates de retour du Ferry ne correspondant pas avec les dates du championnat, nous sommes restés quelques jours sur place. Nous en avons profité pour tester les stratégies des équipes gagnantes. Nous passerons ainsi une journée sur l’Erne, qui fut tout aussi compliquée que lors du Championnat, même pour les pêcheurs locaux. Nous passerons la dernière journée en compagnie des guides de « Liberty pêche », avec lesquels nous revaliderons la stratégie de départ (pêche à la verticale dans les fosses).

 Remerciements à nos sponsors, les sociétés Navicom et Sensas, puis Field&Fish et Armanda Couture, et enfin Liberty Pêche.


 Le mot du président – Pierre André Rascle.

Une première expérience du sport de haut niveau pour notre fédération, avec son lot de constats et d'étonnements, qui sans nul doute nous rendra plus performant pour le futur. La présence de la France dans ces mondiaux a été chaleureusement accueillie par la Fédération Internationale mais aussi par les autres nations. Le comportement de notre équipe a été exemplaire en tous points de vue, et semble t'il fort apprécié des autres pays. Nous serons présents pour les prochains rendez-vous.

L’équipe de France